Propriétés

PROPRIÉTÉ DES MINÉRAUX

PROPRIÉTÉS RELIÉES À LA LUMIÈRE:
  • la couleur
  • Le trait
  • L'éclat
  • La transparence
  • PROPRIÉTÉS RELIÉES AUX CARACTÉRISTIQUES CRISTALLINES:
  • Les formes géométriques des cristaux
  • Les agrégats de cristaux
  • Le clivage
  • Les cassures et les plans préférentiels de séparation
  • Les stries
  • La ténacité
  • La dureté
  • La densité
  • (poids)
    PROPRIÉTÉS RELIÉES AUX SENS DU GOÛT, DE L'ODORAT ET DU TOUCHER:
  • La saveur
  • L'odeur
  • Le toucher
  • PROPRIÉTÉS RELIÉES:
  • Au magnétisme
  • À l'électricté
  • À la radioactivité
  • Ces informations proviennent en partie du "Guide pratique d'identification des minéraux", publié par le gouvernement du Québec et disponible chez l'Éditeur Officiel du Québec.

    Définition de termes dans l'identification des minéraux

    CLIVAGE

    Le clivage est la propriété que possèdent de nombreux minéraux de se laisser diviser, soit par choc produit par un marteau, soit par pression exercée avec un burin ou une lame de canif, suivant une ou plusieurs directions, toujours les mêmes pour un minéral donné, en produisant des surfaces planes appelées «plan de clivage». Ainsi, en donnant un léger coup de marteau sur un minéral qui possède du clivage , il se produit des fissures planes, lesquelles peuvent s'entrecouper pour libérer des petits fragments délimités par une ou plusieurs surfaces planes; ils sont dits fragments de clivage. Exemples: La calcite, qui possède trois clivages faciles et parfaits.

    On reconnaît les directions de clivage, soit par l'examen de la surface, brisée, soit par la présence de stries (lignes) droites plus ou moins profondes, soit par le miroitement, sous une lumière vive, de la surface plane de la cassure. Quand on a repéré une ou plusieurs directions de clivage dans un minéral, on peut le cliver en le frappant légèrement avec un marteau ou en appuyant l'arête d'un burin, d'un ciseau à froid ou la lame d'un canif dans la direction des stries.

    Selon l'aspect plus ou moins lisse de la surface obtenue, les clivages sont dits parfaits, imparfaits ou distincts: ils sont dits très faciles, faciles ou difficiles, suivant qu'on peut les mettre en évidence plus ou moins aisément en brisant l'échantillon.

    Bien que certains minéraux - par exemple, fluorite , barite, gypse - possèdent un clivage parfait et facile à observer quand ils se trouvent sous forme de cristaux, ce clivage est parfois difficile ou même impossible à mettre en évidence quand ces minéraux se trouvent à l'état massif.

    CASSURE

    On parle de cassure lorsqu'un minéral se brise en donnant des surfaces irrégulières. Il arrive que certains minéraux qui ne se clivent pas facilement présentent une cassure caractéristique. C'est notamment le cas du quartz, qui se brise en donnant des tessons à surface onduleuse, les ondulations s'arrangeant concentriquement à partir du point de choc qui a produit la fracture. Ce type de cassure, qui rappelle l'intérieur d'une coquille, est qualifié de conchoïdale. On la retrouve non seulement dans le quartz mais aussi dans une lave vitreuse, l'obsidienne.

    COULEUR

    La couleur d'un minéral à l'état massif est celle que l'on observe sur une cassure fraîche; il est particulièrement important d'observer la couleur sur une cassure fraîche quand on examine des minéraux à éclat métallique, car leur surface montre souvent des ternissures ou des irisations qui dissimulent la vraie couleur. Bien que certains minéraux (exemple: graphite) aient toujours à peu près la même couleur, d'autres peuvent avoir des couleurs variées, soit parce qu'ils renferment des impuretés, soit parce qu'ils sont altérés ou pour d'autres raisons. Ainsi, le quartz peut être incolore, blanc, gris, rouge, violet, vert, noir; la chalcopyrite, habituellement jaune, peut prendre, par altération, un aspect irisé.

    La couleur de la poussière des minéraux, ou TRAIT


    Varie beaucoup moins que la couleur à l'état massif. Pour cette raison, quand on désire identifier un minéral, on doit toujours déterminer la couleur de sa poussière par la trace qu'il laisse quand on le frotte sur ne plaque de porcelaine non émaillée ou sur la cassure fraîche d'un objet de porcelaine blanche; on peut encore pulvériser finement le minéral ou le frotter avec une substance plus dure que lui.

    En général, les minéraux n'exhibent pas, à l'état massif, la même couleur et le même éclat que leur poussière et ce caractère permet de distinguer les uns des autres les minéraux que l'on risquerait autrement de confondre. Cependant, certains minéraux présentent la même couleur à l'état massif et en poussière.

    En général, on peut associer le caractère foncé ou pâle de la poussière du trait avec le type d'éclat du minéral: les minéraux à éclat métallique ou sous-métallique ont un trait foncé ou nettement coloré, tandis que les minéraux à éclat non métallique exhibent un trait blanc ou faiblement teinté.

    DENSITÉ

    La densité d'un minéral est le rapport qui existe entre le poids d'un minéral et celui de son volume d'eau, à une température déterminée.

    La densité est dite:


  • faible:
  • si comprise entre 2,0 et <2,6: comparaison avec halite (2,1) et quartz (2,65)
  • moyenne
  • si comprise entre 2,6 et 2,9: comparaison avec quartz (2,65) et magnésite (3,0)
  • élevée
  • si comprise entre 2,9 et 5,0: comparaison avec magnésite (3,0) et pyrite (5,0)
  • très élevée
  • si supérieure à 5,0: comparaison avec la galène (7,6).


    Le mercure natif a une densité de 13,6, l'or natif a une densité de 19,3 et c'est le platine natif, avec une densité de 21,4, qui est le minéral le plus dense connu.

    L'étude de la densité des minéraux permet de tirer les conclusions suivantes:

    À part le graphite (2,2), les minéraux d'éclat métallique ont une densité supérieure à 4. Cependant, quelques minéraux d'éclat sous-métallique possèdent une densité inférieure à 4.

    DURETÉ

    La dureté d'un minéral est sa résistance à se laisser rayer.

    On détermine la dureté d'un minéral en la comparant à celle de dix minéraux indiqués ci-après. Ces minéraux ont été choisis par le minéralogiste allemand Friedrich Mohs (1773-1839) de telle sorte que chacun d'eux raye celui qui le précède et est rayé par celui qui le suit. Les chiffres 1 à 10 sont assignés à ces minéraux placés dans un ordre de dureté croissant. La série porte le nom d'échelle des duretés relatives de Mohs.

    Dureté de Mohs
    Rayés par l'ongle 1- Talc Très tendres
    2- Gypse
    Rayés par une pièce de monnaie de 1 cent 3- Calcite Assez tendres
    4- Fluorite
    Rayés par une ponte de canif 5- Apatite Assez durs
    6- Feldspath
    Rayent le verre 7- Quartz Très durs
    8- Topaze
    9- Corindon
    10- Diamant

    Il ne faut pas confondre la dureté, qui exprime la résistance d'un corps à se laisser égratigner, avec la ténacité, qui est la résistance au choc: le quartz, qui a une dureté élevée de 7, et le diamant, qui est la substance la plus dure que l'on connaisse avec 10, se brisent tous deux facilement à coups de marteau, même s'ils sont plus durs que l'acier du marteau.

    Comment mesurer la dureté d'un minéral?

    Pour mesurer la dureté d'un minéral, on essaye successivement de rayer avec l'ongle, avec une pièce de un cent et avec une pointe de canif; on cherche aussi à déterminer s'il raye le verre; on observe enfin quel minéral de l'échelle des duretés relatives de Mohs est rayé le plus difficilement par le minéral étudié.

    Les remarques suivantes permettront d'éviter des erreurs:

    La dureté est une propriété physique très utile dans l'identification des minéraux et elle permet souvent de distinguer les uns des autres des minéraux qui se ressemblent extérieurement.

    Le corindon, le béryl et le quartz rayent le verre, mais le microcline dépolit à peine le verre. Tous ces minéraux ont une dureté supérieure à 5,5 et ils marquent le verre d'autant plus facilement que leur dureté est élevée. Les autres minéraux, fluorite, calcite et gypse, ne marquent pas le verre et ils sont égratignés par la lame d'un canif avec d'autant plus de facilité que leur dureté est faible. En plus:

    L'étude des minéraux et de leur dureté permet de tirer les conclusions suivantes:

    Bien entendu, ces règles sont données simplement à titre de guides et il ne faut pas oublier qu'elles comportent plusieurs exceptions.

    ÉCLAT

    On appelle éclat des minéraux l'aspect qu'offre leur surface quand elle réfléchit la lumière. Les minéraux n'ont pas tous le même éclat; on distingue:

    L'éclat métallique: brillant et vif, comme celui des métaux. De nombreux minéraux métalliques, tels que la galène, la stibine, la molybdénite, possèdent cet éclat.

    L'éclat non métallique: celui des minéraux qui ne possèdent pas l'éclat métallique et qui est décrit par les qualificatifs suivants:



    Éclat vitreux:
    • comme le verre
    Quartz
    Éclat gras:
    • la surface semble enduite d'une substance huileuse
    Talc
    Éclat adamantin:
    • reflet vif de la lumière
    Diamant
    Éclat résineux:
    • comme la résine
    Soufre
    Éclat soyeux:
    • comme la soie
    Amiante chrysotile



    L'éclat sous-métallique: ressemble à un éclat métallique, mais la quantité de lumière réfléchie est faible. Exemple: Chromite.

    EFFERVESCENCE

    Certains minéraux réagissent en entrant en effervescence (dégagement de gaz carbonique) lorsqu'ils sont en contact avec des acides. On emploie généralement de l'acide chlorhydrique dilué (10%*) ou muriatique, acide acétique ou vinaigre fort, à froid ou à chaud sur la masse ou la poussiè de l'échantillon. Les minéraux de calcite et d'aragonite sont facilement dilués par des acides et produisent une effervescence visible. On doit la pulvériser pour obtenir une effercescence mitigée.

    *Une partie d'acide dans 9 parties d'eau.

    ATTENTION, MANIPULER L'ACIDE AVEC SOIN EN PRENDRE CONNAISSANCES DES INDICATIONS SUR LE CONTENANT.

    Une expérience personnelle m'a fait réaliser que l'acier inoxydable est tachée par l'acide muriatique (chlorhydrique).

    FORME

    Les minéraux montrent asssez souvent des formes particulières, qui aident à les reconnaître: ce sont les formes cristallines et les formes imitatives ou faciès d'agrégats.

    Formes cristallines

    On dit qu'un minéral devient un cristal quand il présente des surfaces planes, plus ou moins lisses, ayant une certaine régularité qui exprime une certaine symétrie. L'un des exemples les plus connus est la variété de quartz qui porte le nom de cristal de roche.

    La formation d'un cristal est due au fait que les éléments qui entrent dans la composition d'un minéral ne sont pas disposés au hasard: ils sont arrangés suivant un ordre bien défini. On dit alors que le minéral est cristallisé. La forme et la symétrie des cristaux ne sont que l'image extérieure de cette disposition de leurs éléments. La plupart des minéraux sont cristallisés, bien qu'ils ne se présentent pas toujours sous forme de cristaux visibles à l'oeil nu. On met à profit cette propriété pour identifier les minéraux de façon sûre au moyen des rayons X.

    Les très rares minéraux qui ne sont pas cristallisés sont dits «amorphes».

    Les cristaux limpides et de grande taille sont plutôt rares, car les minéraux se trouvent le plus souvent sous forme de masse irrégulière. Cependant, certains minéraux montrent assez souvent des formes caractéristiques qu'il est bon de connaître; parmi ces minéraux on peut mentionner la halite, la fluorite, la pyrite, la galène, la magnétite, le grenat, l'apatite, le béryl, la calcite, la sidérite, le feldspath microcline, le quartz et la tourmaline. Quelques minéraux montrent des surfaces cristallines marquées par de fines stries parallèles. Leur formation résulte, soit de la vitesse inégale de la croissance des faces, par exemple la pyrite «striée» (paliers de croissace), ou d'un accolement d'étroites lamelles appelé «macle», par exemple les lamelle accolées sur la face de la labradorite. Tableau de formes de certains minéraux.

    Formes imitatives ou faciès:

    ODEUR

    Les minéraux ont en général des odeurs caractéristiques, certains naturellement, d'autres après avoir été chauffés ou encore soumis à la réaction d'un acide faible. Ainsi, l'arsénopyrite a une odeur d'ail lorsqu'elle est chauffée. En soufflant sur un morceau d'argile ou en le mouillant, on sent une odeur terreuse caractéristique. Si l'on chauffe au chalumeau des minéraux renfermant du soufre (pyrrhotite, pyrite), ils produisent une odeur sulfureuse. Si l'on mouille certains sulfures broyés en poudre avec des acides dilués, ils dégagent une odeur d'oeufs pourris (anhydride sulfureux, H2S). À l'état naturel, la plupart des minéraux n'ont pas d'odeur.

    Tout comme la saveur, cette propriété n'est guère employée pour l'identification des minéraux.

    SAVEUR

    La saveur est une propriété qui se manifeste lorsqu'un minéral est soluble. Elle n'est pas tellement employée pour l'identification. Cependant, signalons qe la halite a une saveur salée caractéristique, la marcassite (sulfure de fer), laisse une saveur d'encre.

    TÉNACITÉ

    Un minéral est tenaces'il résiste bien au choc; s'il casse facilement, il est dit fragile ou friable. Les minéraux les plus durs ne sont pas les plus tenaces: le quartz, très dur, se broie facilement; la barite est très friable, tandis que les fibres d'amiante assez tendres, sont très tenaces.

    On peut regrouper dans la même catégorie les propriétés qui suivent:

    TOUCHER

    Lorsque nous touchons les minéraux avec le bout des doigts, nous éprouvons une sensation qui peut devenir un critère d'identification pour certaines espèces. Ainsi, le talc compact ou granulaire, a un toucher onctueux qui lui a valu le nom de (pierre à savon). Le graphite a un toucher qualifié de gras et doux tandis que la pierre ponce a un toucher rude. Enfin, quelques minéraux, notamment les argiles, happent à la langue.

    TRANSPARENCE

    La transparence est la propriété que possèdent les minéraux de laisser passer plus ou moins la lumière. Un minéral est dit:


    PROPRIÉTÉS DIVERSES

    Certains minéraux possèdent des propriétés particulières qui peuvent être utiles pour la prospection: les principales sont la fluorescence, la thermoluminescence, le magnétisme et la radioactivité.


    FLUORESCENCE

    La luminescence est la propriété que possèdent certains minéraux qui émettent de la lumière. Si le minéral émet de la lumière seulement lorsqu'il est irradié par une lampe à rayons ultraviolets, il démontre alors la propriété de fluorescence. S'il continue à émettre de la lumière après la cessation de l'irradiation, alors il est doué de phosphorescence. Certains échantillons d'opale, de calcite, de diamant, de fluorite sont fluorescents.


    THERMOLUMINESCENCE

    Certains minéraux deviennent lumineux quand on les chauffe; ils sont dits thermoluminescent. C'est notamment le cas de la fluorite. Pour observer ce phénomène, on doit se placer dans une obscurité complète.


    MAGNÉTISME

    Certains minéraux ont la propriété d'être attirés par un aimant. La magnétite est très fortement attirée par l'aimant, tandis que le pyrrhotite ne l'est que légèrement et de façon variable. Il faut se méfier de la magnétite qui accompagne souvent les autres minéraux.


    RADIOACTIVITÉ

    Certains éléments chimiques comme l'uranium et le thorium possèdent la propriété de se désintégrer en émettant des radiations. Les minéraux qui contiennet ces éléments (uraninite, autunite, thorianite, thorite, etc.) sont dits radioactifs. On peut déceler la radioactivité par un compteur Geiger, un scintillomètre, ou encore par ses effets sur une pellicule photographique. La radioactivité est à la base des méthodes de prospection de l'uranium. On procède souvent à des relevés aéroportés pour scruter rapidement une région afin d'y déceler toute concentration anormale de radioactivitvé. Par la suite, on vérifie les anomalies directement sur le terrain.


    ÉLECTRICITÉ

    On peut classer les minéraux en deux groupes: les conducteurs et les non-conducteurs d'électricté. Les minéraux qui conduisent l'électricté ont une structure à base de liens métalliques. Les sulfures de métaux, les métaux natifs et certains oxydes sont généralement conducteurs d'électricité. Les méthodes de prospection géophysique mettent à profit cette propriété.


    FUSIBILITÉ

    C'est la résistance à la chaleur. On détermine la fusibilité relative des minéraux en la comparant à celle de sept minéraux qui fondent de plus en plus difficilement. Ces minéraux sont les suivants:

    Le nombre de minéraux qui fondent facilement est peu élevé. Aussi, il est nécessaire de disposer d'un petit chalumeau si l'on veut déterminer la fusibilité des minéraux.

    Ces informations proviennent en partie du "Guide pratique d'identification des minéraux",
    publié par le gouvernement du Québec disponible chez Les Publications du Québec.

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    Dernière mise à jour le 2 avril 2004
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